Entre la vie et la mort, il y a une présence.
Silencieuse. Inlassable. Habitée.
Ma présence.
Celle de l’éleveuse.
J’accueille le premier souffle,
et j’accompagne parfois le dernier.
Je suis là, quand la vie surgit dans un cri minuscule.
Je suis là, quand les petits corps s’agitent,
quand les pattes dansent, maladroites, pleines de joie.
Je suis là, quand les chiots découvrent la chaleur, le lait, le jeu, la tendresse.
Quand la vie déborde, éclate, s’élance.
Et parfois…
je suis encore là, quand le souffle s’épuise,
quand l’âme s’apprête à s’envoler,
quand il ne reste plus que la paix… et l’amour.
Et dans ce silence,
il y a aussi ma douleur.
Elle pleure doucement dans mon cœur.
Mes mains cherchent encore une chaleur qui ne sera plus.
Je porte leur souffle,
et je porte aussi leur absence.
Chaque départ emporte un morceau de moi.
Chaque chiot porte un monde.
Et moi, je veille.
Je console.
J’aime. Intensément.
Jusqu’au bout.
Et même après.